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Un jour l'univers se brisa, et je voyais briller au dessus de la mer...
18 novembre 2007

Antigone

Qui étais-tu donc, Antigone ? Quelles ont été tes souffrances, tes rires, tes larmes ? Pourquoi avoir détruit ta vie, en un instant, en un regard ? Tu étais jeune, comme un enfant qui sourie à la mort avec dans le regard une lueur d’effronterie. Comme si tu connaissais le bonheur de contrer les autres dans un élan d’orgueil !

Mais ta vie, Antigone, ta vie n’est-elle pas celle de tous les autres ? De tous ces enfants qui n’ont pas appris à dire qu’il n’acceptaient pas de rester enfant toute leur vie. Après-tout, ta douleur c’est d’avoir compris trop tard que le monde qui t’entoure allait te détruire lentement. Et qu’il allait faire de toi quelqu’un parmi tant d’autres, une ombre noire parmi la vague innomable de gens qui ont appris à refouler en eux leurs rèves d’enfant. Et tu hurles et tu pleures, Antigone... Tu as simplement compris que ta douleur serait infinie, tu as simplement compris que ton malheur durerait toute ta vie.

Parce que les gens qui t’entourent, des plus grands aux plus faibles cédent une part de leurs rèves, juste pour permettre au monde de continuer à tourner. Eh oui, Antigone, le monde tourne lentement, toujours dans le même sens, toujours dans le but... Et toi tu refuse de tourner en rond, de voir ressuciter chaque jour l’expérience des années passées. Tu préferes courir, tout droit et à contre-sens. Tant pis si cela doit te coûter la vie. Parce que toi, Antigone, tu refuse de détruire tes rèves, uniquement parce que d’autres te l’on dit, uniquement parce que d’autres l’attendent de toi. Tu es sèche et franche, comme ton regard qui refuseras toujours d’admettre les concessions d’un monde de douleurs. Ce même regard qui a traversé les siècles, tel une flèche qui as transpercé et qui transperceras toujours nos coeurs.

Parce que nous t’avons comprise, Antigone, nous t’avons comprise ! Nos sourires d’enfants perdus retrouvent dans ton histoire la nostalgie d’un temps mort et trop souvent oublié. Et tu parviens même à nous faire pleurer, Antigone, à nous désespérer même l’espace d’un instant. Ton combat, ta recherche d’un bonheur absolu vit dans chacun de nous, et nous attriste parce que nous savons bien qu’un tel bonheur n’existe pas. Mais ce qui fait de toi, Antigone, l’honneur de ce bonheur bafoué, c’est que tu n’as pas plié. Tu es restée là, droite et franche, comme un papier éternel marqué par une encre indélébile. Alors que nous, nous nous détruisons et nous nous perdons, pour la recherche froide et simple d’essayer de vivre heureux. Quel bonheur, Antigone ! Quel bonheur, de se retrouver auprès de toi, au coin d’une page, devant la tristesse un sentiment perdu ! Sans même t’avoir connue, nous te connaissons, Antigone, parce que nous avons vécu comme toi, à travers toi.

Pardonne nous, Antigone, pardonne nous! Notre erreur ne fut pas la tienne mais elle reste humaine. Notre faiblesse fut de n'avoir pas su garder l'étincelle de ta force en nous. Comme l'odeur perdue d'un livre qui se ferme, nous perdons l'espoir que tu as su nous apporter. Nous laissons ton coeur mourir en nous, comme si c’était le notre qui se brise, pour ne plus jamais être comme celui d’un enfant.

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