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Un jour l'univers se brisa, et je voyais briller au dessus de la mer...
14 octobre 2007

L'histoire

Qu'est-ce que cela signifie pour moi, au fond, l'histoire de mon peuple? Je me rend compte, plus les années passent que mon histoire à moi, je la construis, chaque jour qui passe. Et que, mon histoire ne peut m'être enseignée, pour la simple et bonne raison qu'elle n'existe pas. Je fais partie de ces gens que j'appelle les "déracinés" au fond de moi.
DSC09948Ces gens là, dont on ne peut dire qu'ils appartiennent à telle ou telle histoire, qui sont-ils? Doivent-ils choisir, à quel peuple ils appartiennent? Vivent-ils sans chemin derrière eux? Difficile à dire. Nous sommes tellement, tellement de gens qui nagent lentement dans la même direction. Mais quant ils se retournent, ils voient 2, 3, 4 chemins derrière eux, et ne savent pas lequel est le leur. Et l'océan est si grand. Est-il possible d'additionner les fleuves originels, de multiplier la force des chemins de notre vie? Pire encore, doit-on choisir entre ces 2, 3, 4 chemins et décider auquel on appartient. Peut-on oublier quelles sont nos origines, par choix, par préférence, par convention? Est-ce que je peux oublier que mon grand-père était un soldat noir américain qui a passé quelques mois, quelques années en  France et qui est parti aussi sec? Puis-je oublier que la figure la plus importante de mon histoire personnelle, c'est mon autre grand-père qui a débarqué d'Algérie il a plus de 60 ans et qui a construit sa vie en France? Mais ai-je le droit aussi d'oublier que mes deux grand-mères étaients/sont francaises? mais depuis combien de générations? Peut-être ai-je une arrière-arrière grand-mère, anglaise, chinoise, russe... Comment pourrais-je l'ignorer si tel était le cas?
Les "déracinés" ont une histoire qui leur est propre, plus explosive que toutes les autres: elle est la multiplication de toutes les histoires, de toutes les forces à travers lesquelles elles sont passées. Dans mon sang coule le francais, l'afro-américain, l'algérien. Ma patrie, c'est la France, mais pour plusieurs raisons. Parce que c'est le pays où j'ai vu le jour, parce que c'est la langue que je parle couremment et parce que j'aime ca. Mais je ne suis pas francaise pour l'histoire de la France. Ma position dans l'histoire est unique, comme celle de tous les déracinés. Mon histoire n'est que le reflet de ce que je suis moi, en tant qu'entité individuelle. Et je suis fière de ce que je suis, j'aime mon histoire obscurcie par les ombres indéfinies d'histoires mystérieusement oubliées. J'aime tant de choses que je ressens au plus profond de moi- Ce flus sombre et puissant, qui coule dans mes veines, c'est la vie des grands Hommes qui ont tracé mon histoire. Et je ressent aussi, enveloppant mon âme, la responsabilité de donner à l'avenir, le resultat de ma vie. Ma vie qui elle aussi rejoindra l'histoire individuelle de la génération future.

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